Panique à l'Opéra (tome 2) - les sources d'inspiration

Voici certaines des sources utilisées pour les recherches utiles à l'écriture de Panique à l'Opéra. Une difficulté : le manque de ressources disponibles sur 1913 pertinentes pour le livre. En effet, pour l'année 1914, par exemple, il y a énormément d'informations disponibles, donc cela peut être compliqué de faire le tri, mais pour 1913, c'est l'inverse : il y a très peu d'informations, ce qui implique une composition à partir de petits éléments trouvés çà et là. C'est une des raisons pour laquelle le criminel, ou plutôt la criminelle de ce tome 2 n'a pas réellement existé. Malgré cela, un clin d'œil a été fait aux débuts de la montée en tension à Paris à propos de la Grande Guerre en évoquant l'espionnage allemand.

Pour Panique à l'Opéra, les recherches ont été moins denses, moins nombreuses et ce, grâce au cursus du lycée. Un séjour culturel scolaire à Paris en classe de seconde autour du thème du XIXème siècle a notamment permis la visite de l'Opéra, ou Palais Garnier. Alors pourquoi ne pas la partager avec les lecteurs ? La description de l'extérieur et de l'intérieur du magnifique bâtiment avec le plus de précisions possibles a été un point très important :

«
 L’immense Opéra de Paris, imposant avec ses colonnes de fonte et sa façade de pierre et de marbre, dominait la grande place. Les sculptures d’anges de son toit cuivré, rejointes par une frise de fonte vernie de doré lui donnaient un air majestueux. A gauche, la représentation de l’harmonie,  à droite, celle de la poésie. Les décorations dorées couronnaient le toit de l’Opéra*  tandis que le dôme central accueillait la statue de bronze d’Apollon, dieu de la musique et de la poésie. 
Après avoir difficilement gravi les immenses marches, Guillaume, Hélène et Jules pénétrèrent dans le hall. Impressionnés du luxe du bâtiment et de ses moulures, surplombés d’arcades et de coupoles, les adolescents entrèrent dans le monde de l’imaginaire, entourés de feuilles d’or, de velours, de chérubins et de déesses grecques. 
Dans ce monde, non pas uniquement pour voir les représentations mais pour être vues, des femmes vêtues de longues robes de soie et d’immenses chapeaux à plumes se pavanaient de tous côtés, près de leurs époux bien apprêtés, gravissant les marches du grand escalier de marbre blanc. La rambarde en marbre rouge et vert se divisait en deux ailes d’escalier illuminées par les lustres et statues, menant au Grand Foyer. Le tout était surplombé du luxueux plafond et de ses arches peintes, représentant le triomphe d’Apollon sur son char, Orphée charmant les animaux au son de sa lyre ainsi que Minerve, déesse de la pensée et de l’intelligence,  sous l’œil aiguisé des dieux de l’Olympe. La ville de Paris personnifiée recevait les plans de l’Opéra entre les mains. Deux immenses statues de cariatides**  en bronze et marbre encadraient la porte menant aux couloirs de la salle de spectacle : Tragédie et Comédie. 
Sous l’escalier, le bassin de la Pythie, oracle du temple d’Apollon de Delphes, apparaissait au travers d’un voile brumeux. 
Jules et Hélène aidèrent Guillaume à monter les marches. Porter un fauteuil à deux était bien moins compliqué que de le faire seul. 
En haut, le Grand vestibule. Quatre immenses sculptures de pierre attiraient les regards : Rameau, Lully, Gluck et Haendel étaient là, assis parmi les visiteurs. Les colonnes et leurs pilastres soutenaient le plafond sculpté. 
- Regardez, un message caché !  s’exclama Jules un peu plus loin, en pointant du doigt une rotonde blanche décorée d’arabesques au plafond : la rotonde des Abonnés. »  

*Ces statues de 7,50 m ont été fabriqués par électrotypie, c’est-à-dire par reproduction des gravures en relief à l'aide d'une couche de cuivre obtenue. Leur couleur dorée a été réalisée par galvanoplastie, un processus qui consiste à recouvrir un objet d’une fine couche de métal grâce à l’électrodéposition.
**Une cariatide est une statue de femme vêtue d'une longue tunique qui soutient souvent un plafond sur sa tête, remplaçant ainsi une colonne.

Quant au chapitre Leçon de chimie, il s'est basé sur une méthode de développement négatif entre autres utilisée dans un épisode de MacGyver 1985 :

« Dilué dans l’eau, le glycérol fabriqué à partir d’huile et de poudre d’oxyde de plomb portés à ébullition servirait à ramollir le papier une fois pulvérisé dessus, ce qui permettrait d’aplatir le document sur une feuille de papier aluminium, elle-même posée sur une plaque de verre. L’autre plaque serait déposée par-dessus et il ne resterait plus qu’à venir éclairer brièvement le document pour activer les propriétés fluorescentes de l’encre de la machine à écrire, puis à photographier le tout avec un appareil à filtre infrarouge. L’image capturée ensuite développée, les adolescents obtiendraient un négatif du document, révélant les mots disparus. » 


Le séjour à Paris n'a pas été la seule source d'inspiration de ce deuxième tome. Le festival 2019 du lycée, les Insolences d'Ernest sur le thème "Crime et art, 2000 ans de passion" y a beaucoup contribué également, particulièrement pour ce qui est de l'alliage entre l'art, l'histoire, la science et la criminologie dans ce roman et dans tous les autres.

Ce fut un atelier photographie XIXème siècle en cours de spécialité art au lycée avec le photographe Vincent Paulic qui a permis l'écriture d'autres passages clés de l'intrigue. Lors du développement de photos, de la réalisation de décors et de costumes type XIXème à partir de personnages fictifs de romans de cette époque, une atmosphère s'en est dégagée, atmosphère historique décrite dans Panique à l'Opéra, notamment par l'intégration de l'usage de la technique photographique utilisée lors de cet atelier au chapitre 5 du roman. Pour vérifier le protocole, un contact avec le photographe intervenant, la lecture de pages datant de 1917 dédiées à cette technique et d'autres recherches historiques sur les avancées scientifiques de l'époque ont été nécessaires.

Enfin, avant cet atelier, une visite au Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc lors du cours d'art nous a permis de découvrir les plaques photographiques au collodion de Lucien Bailly, photographe breton des XIX-XXèmes siècles :

Exemples de photographies sur verre au collodion de Lucien Bailly.
Source Dat'Armor / Fonds Bailly du Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc


Articles de presse à propos du festival Les Insolences d'Ernest, "crime et art" : Ouest France (26/02/2019) - 
Leurs invités disséqueront le crime avec art, Ouest France (15/03/2019) : Le crime au cœur d'une conférence au lycée Ernest Renan

Article de presse à propos de l'atelier photographie XIXème : 
Le Télégramme (12/02/2019) - Des portraits à la mode du XIXème siècle